Par Kazynski

CL1 : le premier ordinateur biologique à neurones humains est commercialisé

En mars 2025, Cortical Labs a commercialisé le CL1, le tout premier ordinateur intégrant 800 000 neurones humains vivants. Une avancée qui brouille les frontières entre biologie et informatique.

Puce biologique futuriste avec neurones luminescents interconnectés par des circuits électriques dorés dans une ambiance de laboratoire aux néons bleus et violets

Le premier ordinateur biologique à neurones humains est désormais disponible

Et si votre prochain processeur n'était pas gravé dans du silicium, mais cultivé à partir de cellules humaines vivantes ? C'est exactement ce que propose Cortical Labs avec le CL1, un ordinateur hybride qui vient d'être lancé commercialement en mars 2025. Cette machine intègre 800 000 neurones humains réels pour effectuer des calculs, marquant une rupture radicale avec l'informatique traditionnelle.

Qu'est-ce que le CL1 de Cortical Labs ?

Le CL1 est un système informatique hybride qui combine électronique classique et tissu neuronal vivant. Concrètement, des neurones humains cultivés en laboratoire sont disposés sur une puce électronique spécialisée, formant ce que les chercheurs appellent un "organoid intelligence" ou intelligence organoïde.

Ces neurones ne sont pas de simples composants inertes : ils sont vivants, connectés entre eux et capables d'apprendre par expérience, exactement comme les cellules de notre cerveau. La puce électronique envoie des stimulations électriques aux neurones, qui réagissent et transmettent des signaux en retour, créant ainsi une forme de traitement de l'information biologique.

Comment fonctionne cette technologie ?

Le principe repose sur la plasticité synaptique, cette capacité naturelle des neurones à renforcer ou affaiblir leurs connexions en fonction de l'activité. Contrairement aux puces traditionnelles où les circuits sont figés, les neurones du CL1 peuvent :

  • Créer de nouvelles connexions en fonction des tâches répétées
  • S'adapter en temps réel sans reprogrammation explicite
  • Consommer beaucoup moins d'énergie que les processeurs classiques pour certaines opérations Le système maintient les neurones en vie grâce à un environnement contrôlé : température stable, apport en nutriments et oxygène, élimination des déchets cellulaires. Cette maintenance biologique représente l'un des défis majeurs de la technologie.

Quelles applications concrètes ?

Pour l'instant, le CL1 n'est pas destiné au grand public. Cortical Labs vise principalement :

  • La recherche en neurosciences : comprendre comment les réseaux neuronaux biologiques traitent l'information
  • Le développement de médicaments : tester des molécules sur du tissu neuronal humain réel
  • L'IA de nouvelle génération : explorer des architectures de calcul radicalement différentes des réseaux neuronaux artificiels actuels
  • La robotique adaptative : créer des systèmes capables d'apprentissage continu avec une efficacité énergétique inégalée Les premiers clients sont principalement des laboratoires universitaires et des centres de recherche pharmaceutique. Le prix estimé se situerait dans une fourchette de plusieurs centaines de milliers de dollars par unité.

Les questions éthiques et pratiques

Cette avancée soulève naturellement des interrogations importantes. Les neurones utilisés proviennent de cellules souches humaines cultivées en laboratoire, sans prélèvement sur des individus. Néanmoins, plusieurs questions demeurent :

  • Durée de vie : les neurones biologiques ont une durée de vie limitée, contrairement aux puces électroniques
  • Reproductibilité : chaque culture neuronale est unique, rendant difficile la standardisation
  • Statut éthique : peut-on parler de "conscience" ou de "souffrance" pour un réseau de 800 000 neurones ?
  • Maintenance complexe : le système nécessite un environnement biologique stable et contrôlé en permanence

Une étape vers le biocomputing

Le CL1 représente une preuve de concept commerciale pour le biocomputing, ce domaine émergent qui cherche à fusionner biologie et informatique. Si cette première génération reste expérimentale et coûteuse, elle ouvre la voie à des systèmes hybrides potentiellement plus puissants et économes en énergie que nos ordinateurs actuels.

La question n'est plus de savoir si l'informatique biologique est possible, mais jusqu'où elle pourra aller. Le CL1 marque le début d'une nouvelle ère où la frontière entre machine et organisme vivant devient de plus en plus floue.

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