Par Kazynski

Neuralink va-t-il vraiment rendre la vue aux aveugles dès 2026 ?

Neuralink dévoile ses plans pour restaurer la vision via des implants cérébraux dès 2026 avec Blindsight. Une avancée spectaculaire qui soulève autant d'espoirs que de questions éthiques.

Silhouette de cerveau humain illuminée avec des réseaux neuronaux lumineux et des signaux électriques concentrés sur la zone du cortex visuel

Neuralink va-t-il vraiment rendre la vue aux aveugles dès 2026 ?

Et si la cécité n'était plus une fatalité d'ici deux ans ? Neuralink, la startup neurotechnologique fondée par Elon Musk, vient de dévoiler une feuille de route ambitieuse pour ses prochains implants cérébraux. Au programme : Blindsight, un dispositif visant à restaurer la vision chez les personnes aveugles, avec des premiers tests prévus pour 2026. L'annonce a immédiatement enflammé les réseaux sociaux, générant des millions de vues et relançant le débat sur les frontières entre thérapie et augmentation humaine.

Une évolution technologique spectaculaire

Selon les communications officielles de Neuralink relayées sur les réseaux sociaux, la société prévoit une montée en puissance rapide de ses capacités technologiques. Le nombre de canaux de son implant cérébral passerait de 1 000 actuellement à plus de 3 000 en 2026. Ces canaux représentent les points de connexion entre l'implant et les neurones, permettant de capter et de stimuler l'activité cérébrale avec une précision accrue.

Cette multiplication des canaux constitue un saut qualitatif majeur : plus le nombre de connexions est élevé, plus la résolution et la finesse des informations transmises au cerveau sont importantes. Pour un dispositif visant à restaurer la vue, cela signifie potentiellement une perception visuelle plus riche et plus détaillée.

Blindsight : comment ça marche ?

Contrairement aux prothèses visuelles classiques qui stimulent la rétine ou le nerf optique, Blindsight cible directement le cortex visuel, la région du cerveau qui traite les informations visuelles. Cette approche présente un avantage considérable : elle pourrait fonctionner même chez des patients dont les yeux ou les nerfs optiques sont irrémédiablement endommagés.

Le principe repose sur la stimulation électrique ciblée des neurones du cortex visuel pour créer des perceptions lumineuses, des formes et, à terme, des images interprétables. Selon des recherches antérieures dans le domaine des interfaces cerveau-machine publiées dans des revues scientifiques spécialisées, cette approche a déjà permis à des patients de percevoir des points lumineux (appelés phosphènes) organisés en motifs simples.

Trois cas d'usage prometteurs

1. Restauration de la vision après traumatisme

Les personnes ayant perdu la vue suite à un accident ou une lésion du nerf optique pourraient retrouver une perception visuelle fonctionnelle, leur permettant de se déplacer de manière autonome et de reconnaître des formes simples.

2. Traitement de certaines formes de cécité congénitale

Pour les patients nés aveugles en raison de malformations oculaires mais dont le cortex visuel est intact, Blindsight pourrait offrir une première expérience de la vision, même si la plasticité cérébrale reste une question ouverte.

3. Dégénérescences rétiniennes avancées

Des maladies comme la rétinite pigmentaire ou la dégénérescence maculaire liée à l'âge, qui touchent des millions de personnes dans le monde selon l'Organisation mondiale de la Santé, pourraient trouver une solution de dernier recours lorsque les autres traitements ont échoué.

Entre espoir et prudence : les questions qui demeurent

Si les annonces de Neuralink suscitent un enthousiasme légitime, plusieurs zones d'ombre subsistent. D'abord, aucune donnée clinique détaillée n'a encore été publiée dans des revues à comité de lecture, ce qui rend difficile l'évaluation objective des résultats.

Ensuite, le calendrier annoncé – premiers tests humains en 2026 – apparaît particulièrement serré compte tenu des délais habituels des essais cliniques et des processus réglementaires. La FDA (autorité sanitaire américaine) impose des standards stricts pour ce type de dispositifs médicaux implantables.

Enfin, au-delà des applications thérapeutiques, ces technologies posent des questions éthiques majeures : jusqu'où peut-on aller dans l'augmentation des capacités humaines ? Qui aura accès à ces technologies coûteuses ? Comment garantir la sécurité des données cérébrales ?

Neuralink trace une voie fascinante vers la restauration sensorielle, mais le chemin entre la promesse et la réalité clinique reste semé d'obstacles scientifiques, réglementaires et éthiques qu'il faudra surveiller de près dans les mois à venir.

Sources

  • https://x.com/SawyerMerritt/status/1938651506531574057
  • https://x.com/NeuraPod/status/1938665083015713231

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